Mon royaume pour un cactus.
À Paris, on ne trouve pas tout ce qu'on veut.
Loin de là. L'idée de la capitale merveilleuse où tout se trouve, à rebours des petites bourgades de province, est un mensonge éhonté. Certes il y a globalement plus de choix que dans un village uniquement composé d'une boulangerie et de quatre maisons. Mais ici comme ailleurs, c'est la loi de l'offre et de la demande qui régit l'univers des fleuristes.
Oui, des fleuristes. Parce qu'à Paris, ils laissent mourir en tout impunité des petits cactus (tiens, ça doit être un mot de la quatrième déclinaison, sinon ça aurait fait cacti, non ?) qui ne demandent qu'un peu d'engrais pour reprendre goût à la vie. Bon déjà, il faut savoir qu'un cactus parisien, ça ne fonctionne mais alors pas du tout comme un cactus normal.
D'abord, contrairement au mythe, ça boit, un cactus. Attention, pas trop, sinon ça pourrit, mais pas trop peu, sinon ça se dessèche de l'intérieur, ça se rabougrit, et d'un coup, quand on le regarde, ça s'effondre tout vidé. Ensuite, et ça c'est bon à savoir, parce qu'on ne peut vraiment pas le deviner seul, un cactus, ça brûle, au soleil. Eh ouais. Toute la surface la plus exposée brûle pendant la canicule, et quand on rentre chez soi et qu'on se jette sur son cactus pour lui faire un câlin, on s'aperçoit que le dessus est tout carbonisé.
Après, d'autres détails d'importance : un cactus, c'est fragile. Ainsi, s'il est posé sur la commode, au-dessus du tiroir à chaussettes, il faut être très vigilant dans le rangement des dites chaussettes. Parce que les pattes du cactus, elles ne résistent pas à un coup de paire de chaussettes bien appli- qué, même d'un air négligent. Et ils tombent, et le possesseur du cactus, il est pas content, et il frappe, après.
Enfin, un cactus, il faut prendre des précautions pour le transpoter. Parce que sinon, sur quatre ex-petites pousses, les deux plus grandes ne font plus de racines, et on passe des jours à se demander s'il ne va pas y passer à un moment ou à un autre. Et tout ça, c'est la faute aux fleuristes. Pardon, c'est de la faute des fleuristes. N'empêche, ils sont coupables, s'il meurt, parce qu'ils n'ont pas d'engrais pour cactus.
Pour les plantes vertes, ah ça, pas de problème, ça existe. Mais pour les cactus, non désolés, on ne fait pas, vous comprenez c'est pas courant, on n'a pas de demande, alors on n'a pas, désolés. C'est ça c'est ça, désole- toi, pendant ce temps c'est mon cactus qui meurt. Bande d'affreux sans coeur, va.
***
Loin de là. L'idée de la capitale merveilleuse où tout se trouve, à rebours des petites bourgades de province, est un mensonge éhonté. Certes il y a globalement plus de choix que dans un village uniquement composé d'une boulangerie et de quatre maisons. Mais ici comme ailleurs, c'est la loi de l'offre et de la demande qui régit l'univers des fleuristes.
Oui, des fleuristes. Parce qu'à Paris, ils laissent mourir en tout impunité des petits cactus (tiens, ça doit être un mot de la quatrième déclinaison, sinon ça aurait fait cacti, non ?) qui ne demandent qu'un peu d'engrais pour reprendre goût à la vie. Bon déjà, il faut savoir qu'un cactus parisien, ça ne fonctionne mais alors pas du tout comme un cactus normal.
D'abord, contrairement au mythe, ça boit, un cactus. Attention, pas trop, sinon ça pourrit, mais pas trop peu, sinon ça se dessèche de l'intérieur, ça se rabougrit, et d'un coup, quand on le regarde, ça s'effondre tout vidé. Ensuite, et ça c'est bon à savoir, parce qu'on ne peut vraiment pas le deviner seul, un cactus, ça brûle, au soleil. Eh ouais. Toute la surface la plus exposée brûle pendant la canicule, et quand on rentre chez soi et qu'on se jette sur son cactus pour lui faire un câlin, on s'aperçoit que le dessus est tout carbonisé.
Après, d'autres détails d'importance : un cactus, c'est fragile. Ainsi, s'il est posé sur la commode, au-dessus du tiroir à chaussettes, il faut être très vigilant dans le rangement des dites chaussettes. Parce que les pattes du cactus, elles ne résistent pas à un coup de paire de chaussettes bien appli- qué, même d'un air négligent. Et ils tombent, et le possesseur du cactus, il est pas content, et il frappe, après.
Enfin, un cactus, il faut prendre des précautions pour le transpoter. Parce que sinon, sur quatre ex-petites pousses, les deux plus grandes ne font plus de racines, et on passe des jours à se demander s'il ne va pas y passer à un moment ou à un autre. Et tout ça, c'est la faute aux fleuristes. Pardon, c'est de la faute des fleuristes. N'empêche, ils sont coupables, s'il meurt, parce qu'ils n'ont pas d'engrais pour cactus.
Pour les plantes vertes, ah ça, pas de problème, ça existe. Mais pour les cactus, non désolés, on ne fait pas, vous comprenez c'est pas courant, on n'a pas de demande, alors on n'a pas, désolés. C'est ça c'est ça, désole- toi, pendant ce temps c'est mon cactus qui meurt. Bande d'affreux sans coeur, va.
***