Mademoiselle Pourquoi

Publié le par Pattes



Et voilà, ça recommence. C'est les vacances, le temps semble s'écouler à la fois tellement vite et tellement lentement, à la fin de la journée je n'ai rien écrit, moi qui pourtant aime tant ça. Enfin je crois.


Ce qui est curieux, dans une nouvelle rencontre, c'est de constater l'évolution de son regard sur l'autre. À partir de quand on trouve normal d'attendre de ses nouvelles, à partir de quand on a vraiment confiance en lui, je veux dire à partir de quand on sent qu'on a raison de se confier et de ne plus avoir peur. À partir de quand on s'attache, on s'émeut, on sourit bêtement, on s'inquiète. À partir de quand on sent qu'il y a quelque chose, à partir de quand on se demande si il y a vraiment quelque chose, à partir de quand on se demande si c'est normal. À partir de quand on se met à douter de tout, peut-être par peur de tout perdre, à partir de quand on attend toujours, seulement quelques minutes de répit par jour, même si c'est complètement irrationnel. À partir de quand on sombre définitive- ment dans la folie.

À partir de quand on sent qu'on a blessé l'autre, par nos doutes ; ou on sent qu'on s'est blessé, parce qu'on a douté trop tard. Mais je préfère la première version, c'est moins agréable pour l'autre mais beaucoup moins douloureux. À partir de quand on règle les différends pour avancer. Malgré tout. Même si on vient de manquer de tout mettre par terre. Parce que mine de rien, on tient à l'autre, maintenant. À partir de quand on avance à deux, main dans la main, pour mieux tenir le coup. Pour ne plus se blesser inutilement. Même si ça ne fonctionne évidemment pas, la vie est trop maligne pour se laisser avoir par deux mains qui se tiennent. À partir de quand on remet encore une fois les choses à plat. Et on repart, ensemble, encore.

À partir de quand on ne peut plus envisager vivre sans l'autre. À partir de quand on sait exactement ce qui lui fera mal, et pourquoi, et pourquoi même si un jour on lui en veut on ne pourra pas utiliser cette arme-là précisément, parce que ça lui ferait trop mal. Parce que mine de rien, on l'a aimé. Vraiment. Et quoi qu'il soit arrivé à ce nous, on ne regrette rien. Jamais.



J'aime pas me poser trop de questions. Je ne fais que ça. La solution, ce serait peut-être de vivre chaque moment comme il vient, sans se souvenir du passé, en avançant les yeux ouverts, sans jamais tourner la tête. Mais j'aime pas ça non plus. Trop de claques. Trop douloureuses. Comme dit
l'autre,
"Ca me fait rêver, ça me fait pleurer,
Faut pas rêver, faut pas pleurer."

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Plus envie de pleurer. Mais toujours envie de rêver, tant pis pour moi, je me serai prévenue. Blue a pris Red à part, et lui a dit méfie-toi, ça fait mal, rappelle-toi. Red l'a regardée, un éclair de tristesse est passé dans ses yeux, et puis elle a souri et a répondu je sais, ça fait mal, mais il faut essayer, peut-être que cette fois... la vie c'est d'essayer. Toujours. Alors Blue a regardé Red, lui a souri, et elles sont parties main dans la main, sur le chemin. Ensemble.

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P
Ca, c'est une des rares choses (je pensais pourtant que j'avais perdu l'habitude d'écrire "chose", -4 dans une version) dont je sois à peu près sûre... Si je ne sais pas à qui je veux ressembler, je sais exactement qui je veux éviter à tout prix.
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A
Bon, allez, courage... Pensez que vous fréquentez des mecs et des nanas intelligents, même s'ils sont (pour la plupart) morts, quoique vivants par l'écrit; et que si quelques profs sont bêtes, il faudra tâcher de ne point leur ressembler plus tard!
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