La fin d'une ère, même.
Je viens de me rendre compte que l'année prochaine, la rubrique "prépa" ne me servira plus à rien. Ca fait un peu bizarre, quand même. Et dans la foulée, j'ai vu tous ces livres d'histoire, de philo, que je vais revendre. Peut-être à des petits hypokhâgneux, en leur expliquant à quel point sisisi ce livre est utile, tu n'imagines pas faire ta prépa sans l'avoir lu, quand même ?
Avec d'autant plus de véhémence que je ne l'aurai pas ouvert, ce livre. Comme mes bouquins de géo, ceux qu'on m'a fait acheter en hypo, tous signés par ma prof ou écrit par un de ses anciens élèves, jamais ouverts, jamais revendus. Enfin, pas de regrets, mes achats ont surtout été litté- raires, pendant ces trois annéesde torture d'enseignement poussé. Comme les innombrables manuels du parfait petit philosophe, dont la seule couver- ture m'aura donné des boutons pendant trois ans. Trois ans à refuser d'ap- procher un livre de philo.
Enfin il faut voir le point positif de tout ça : plus de place dans mes biblio- thèques pour plus de livres. Plein plein plein de livres en plus. Tous les Giraudoux qui me manquent, tous les Zweig, et la Prose du Transsibérien, des pas vers un autre de mes rêves, inaccessible comme tout rêve sans doute, un jour réunir dans ma bibliothèque tous les livres publiés, tous pour moi, à la portée de ma main au moment où je les veux.
Bref, cette rubrique prépa. Mmmh peut-être une rubrique fac à la place, quoique non, fac ça sonne comme une claque, encore une claque qui me pousse vers l'avant, vers quelque chose. Il sera bien temps plus tard de vérifier autour de moi où je suis arrivée, à force de ces coups de vent.
Il y a quelques semaines, juste avant notre cours d'option histoire (ça fera tellement plus chic, l'an prochain, de dire "avant notre cours de papyro- logie blablabla"), un ancien élève a débarqué dans la salle. Saint-Cyrien, et tout et tout. On entendait, dans le couloir, sa discussion avec Madâme ma Prof, qui hurlait sa joie de le revoir, lui tapotait l'épaule, comme on froisse dans sa main la joue d'un enfant, en disant avec un sourire niais "gouzi gouzi" ou "qu'est-ce qu'il a grandiii !"
Et quand il est parti, elle nous a expliqué que deux de ses camarades de promo allaient se marier, et qu'il était venu transmettre les invitations au mariage de leur part. À elle, et au prof de géo, apparemment. Elle a fait un grand sourire, en repensant à la demoiselle, est parti dans un éloge dithyrambique de la dite demoiselle, que "qu'est-ce qu'elle était belle, et intelligente, et gentille, et brillante, et piapiapia, et tout et tout, alors que lui dites donc, il était euh... enfin il a bien de la chance d'épouser une fille comme ça, franchement je comprends pas, elle aurait pu trouver mieux que ça, enfin tant mieux pour lui hein."
Note pour plus tard : si jamais je perdais la tête d'ici là, ne pas oublier de ne jamais inviter mes profs de prépa à aucun des évènements impor- tants de ma vie. Surtout à mon mariage. Enfin elle aura sûrement pris sa retraite d'ici là, Madâme. Héhé.
N'empêche que, plus que sur trois ans, c'est sur dix-huit ans de ma vie que je tourne la page, là. Tiens, j'ai bien fait de faire des lettres, c'est plus amusant de tourner la page sur de l'histoire que sur des intégrales.
***
Avec d'autant plus de véhémence que je ne l'aurai pas ouvert, ce livre. Comme mes bouquins de géo, ceux qu'on m'a fait acheter en hypo, tous signés par ma prof ou écrit par un de ses anciens élèves, jamais ouverts, jamais revendus. Enfin, pas de regrets, mes achats ont surtout été litté- raires, pendant ces trois années
Enfin il faut voir le point positif de tout ça : plus de place dans mes biblio- thèques pour plus de livres. Plein plein plein de livres en plus. Tous les Giraudoux qui me manquent, tous les Zweig, et la Prose du Transsibérien, des pas vers un autre de mes rêves, inaccessible comme tout rêve sans doute, un jour réunir dans ma bibliothèque tous les livres publiés, tous pour moi, à la portée de ma main au moment où je les veux.
Bref, cette rubrique prépa. Mmmh peut-être une rubrique fac à la place, quoique non, fac ça sonne comme une claque, encore une claque qui me pousse vers l'avant, vers quelque chose. Il sera bien temps plus tard de vérifier autour de moi où je suis arrivée, à force de ces coups de vent.
Il y a quelques semaines, juste avant notre cours d'option histoire (ça fera tellement plus chic, l'an prochain, de dire "avant notre cours de papyro- logie blablabla"), un ancien élève a débarqué dans la salle. Saint-Cyrien, et tout et tout. On entendait, dans le couloir, sa discussion avec Madâme ma Prof, qui hurlait sa joie de le revoir, lui tapotait l'épaule, comme on froisse dans sa main la joue d'un enfant, en disant avec un sourire niais "gouzi gouzi" ou "qu'est-ce qu'il a grandiii !"
Et quand il est parti, elle nous a expliqué que deux de ses camarades de promo allaient se marier, et qu'il était venu transmettre les invitations au mariage de leur part. À elle, et au prof de géo, apparemment. Elle a fait un grand sourire, en repensant à la demoiselle, est parti dans un éloge dithyrambique de la dite demoiselle, que "qu'est-ce qu'elle était belle, et intelligente, et gentille, et brillante, et piapiapia, et tout et tout, alors que lui dites donc, il était euh... enfin il a bien de la chance d'épouser une fille comme ça, franchement je comprends pas, elle aurait pu trouver mieux que ça, enfin tant mieux pour lui hein."
Note pour plus tard : si jamais je perdais la tête d'ici là, ne pas oublier de ne jamais inviter mes profs de prépa à aucun des évènements impor- tants de ma vie. Surtout à mon mariage. Enfin elle aura sûrement pris sa retraite d'ici là, Madâme. Héhé.
N'empêche que, plus que sur trois ans, c'est sur dix-huit ans de ma vie que je tourne la page, là. Tiens, j'ai bien fait de faire des lettres, c'est plus amusant de tourner la page sur de l'histoire que sur des intégrales.
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