Cynthie, l'amour et moi.
Bon. Aujourd'hui je suis heureuse.
D'abord parce que j'ai fini une heure plus tôt, c'est idiot je sais, mais sortir au bout de quatre heures de latin c'est jouissif, voir leur tête (au singulier, pas comme dans they put their hats on their heads, c'est fou ces mécanismes qui se déclenchent dans mon esprit d'un seul coup) incrédule, t'as déjà fini ? Nan, j'ai pas fini mais je pars quand même, à ton avis ? C'était du Tibulle aujourd'hui, 24 vers de tu es la plus belle, de jalousie, de forêts désertes, de serments d'amour, de regrets de serments, de supplications aux pieds de Vénus. Des distiques élégiaques qui me paraissaient bien courts, à la réflexion c'est peut-être parce que c'était écrit tout petit, je suis bête parfois.
Enfin c'est assez drôle à traduire, d'autant que me revenaient en tête les vers d'une élégie de Properce que j'avais traduite en hypo, où il demandait à son amante de le griffer et de lui jeter des tables à la tête, enfin c'est ce que la classe avait compris. Bon en fait, je l'ai retrouvée aujourd'hui (III, 8, v.1-9), c'est pas exactement ça... Mais c'est pas si loin, c'est assez violent de faire traduire ça à des petits hypos encore innocents (euh... moi oui, en tout cas).
"Que j'aimais hier au soir ton courroux, tes emportements, tes malédictions et tes injures ! Échauffée par le vin, tu repousses la table, et tu me lances d'une main égarée des coupes encore pleines. Eh bien ! poursuis ; jette-toi sur mes cheveux ; déchire mon visage de tes belles mains, menace-moi de me brûler les yeux ; arrache mes vêtements, et découvre mon sein : voilà les marques les plus certaines de tendresse ; une femme ne s'emporte jamais sans un violent amour."
Elle avait l'air d'être du genre sympathique, la Cynthie, quand on lit les Élégies... Tous les bruits courent sur elle, elle trompe Properce dès qu'il est absent, et lui fait des crises de jalousie quand il rentre. Et lui il est là, il bave... "Plus je voie Cynthie, et plus je sens mes feux s'augmenter : car l'amour est à lui-même sans aliment le plus actif. Je n'ai rien oublié pour la chasser de mon coeur ; et cependant il m'assiège et me presse. À peine si j'obtiens une seule fois les faveurs de Cynthie, après de longs refus ; ou si elle vient, c'est pour dormir toute vêtue au bord de ma couche." (III, 21, v.3-8)
Enfin c'est un homme, on ne peut pas lui en vouloir. Bref, aujourd'hui je suis heureuse. Et il fait beau, et il fait chaud, et je lis, et j'écris. Et j'aime ça. Demain, c'est la fin du concours blanc, anglais et basta, à midi je sors, et c'est les vacances. Quinze jours sans cours, enfin, en partie pour réviser, parce que dans un peu moins d'un mois et demi, c'est le concours, en partie pour dormir, parce que dodo, et en partie pour voir des gens que j'aime.
Des vacances. Le pied, quoi. Vingt-quatre heures de libres. La vie.
D'abord parce que j'ai fini une heure plus tôt, c'est idiot je sais, mais sortir au bout de quatre heures de latin c'est jouissif, voir leur tête (au singulier, pas comme dans they put their hats on their heads, c'est fou ces mécanismes qui se déclenchent dans mon esprit d'un seul coup) incrédule, t'as déjà fini ? Nan, j'ai pas fini mais je pars quand même, à ton avis ? C'était du Tibulle aujourd'hui, 24 vers de tu es la plus belle, de jalousie, de forêts désertes, de serments d'amour, de regrets de serments, de supplications aux pieds de Vénus. Des distiques élégiaques qui me paraissaient bien courts, à la réflexion c'est peut-être parce que c'était écrit tout petit, je suis bête parfois.
Enfin c'est assez drôle à traduire, d'autant que me revenaient en tête les vers d'une élégie de Properce que j'avais traduite en hypo, où il demandait à son amante de le griffer et de lui jeter des tables à la tête, enfin c'est ce que la classe avait compris. Bon en fait, je l'ai retrouvée aujourd'hui (III, 8, v.1-9), c'est pas exactement ça... Mais c'est pas si loin, c'est assez violent de faire traduire ça à des petits hypos encore innocents (euh... moi oui, en tout cas).
"Que j'aimais hier au soir ton courroux, tes emportements, tes malédictions et tes injures ! Échauffée par le vin, tu repousses la table, et tu me lances d'une main égarée des coupes encore pleines. Eh bien ! poursuis ; jette-toi sur mes cheveux ; déchire mon visage de tes belles mains, menace-moi de me brûler les yeux ; arrache mes vêtements, et découvre mon sein : voilà les marques les plus certaines de tendresse ; une femme ne s'emporte jamais sans un violent amour."
Elle avait l'air d'être du genre sympathique, la Cynthie, quand on lit les Élégies... Tous les bruits courent sur elle, elle trompe Properce dès qu'il est absent, et lui fait des crises de jalousie quand il rentre. Et lui il est là, il bave... "Plus je voie Cynthie, et plus je sens mes feux s'augmenter : car l'amour est à lui-même sans aliment le plus actif. Je n'ai rien oublié pour la chasser de mon coeur ; et cependant il m'assiège et me presse. À peine si j'obtiens une seule fois les faveurs de Cynthie, après de longs refus ; ou si elle vient, c'est pour dormir toute vêtue au bord de ma couche." (III, 21, v.3-8)
Enfin c'est un homme, on ne peut pas lui en vouloir. Bref, aujourd'hui je suis heureuse. Et il fait beau, et il fait chaud, et je lis, et j'écris. Et j'aime ça. Demain, c'est la fin du concours blanc, anglais et basta, à midi je sors, et c'est les vacances. Quinze jours sans cours, enfin, en partie pour réviser, parce que dans un peu moins d'un mois et demi, c'est le concours, en partie pour dormir, parce que dodo, et en partie pour voir des gens que j'aime.
Des vacances. Le pied, quoi. Vingt-quatre heures de libres. La vie.