Faraway land.

Publié le par Pattes

Et voilà j'ai mis le blog en pause, sans vraiment savoir pourquoi.

Enfin si, plus envie d'écrire, du moins d'écrire pour être lue. Alors je continue à pondre des notes de temps en temps, sans les publier, juste pour moi. Peut-être que quand je "reviendrai" je les mettrai toutes en ligne en vrac, sans en vérifier le contenu, quitte à avoir des surprises après coup.

Envie/Besoin de me déconnecter de cette réalité irréelle d'internet, d'abandonner un temps mes connaissances virtuelles pour me recentrer sur moi, sensation de me perdre au milieu de cette forêt de messages, nécessité de prendre de la distance avec ma vie, ce qui passe aussi par la prise de distance vis-à-vis des gens avec qui j'en discute.

Petite (?) phase d'autarcie vitale, avant un retour prévu, sans date fixée pourtant, quand j'irai mieux. Mieux, c'est-à-dire quand je dormirai la nuit, quand j'arriverai à me concentrer sur mon boulot, quand j'arriverai à maîtriser mes crises de larmes, mes envies/besoins soudains de bras qui me serrent fort pour oublier. Oublier, oublier le concours et le stress qui réapparaît dans mon estomac, oublier la chute que fait mon grand-père et la boule d'angoisse dans mon ventre quand j'y pense, oublier le ménage que je dois faire dans mes connaissances pour vivre mieux, oublier le mal-être qui me saisit parfois sans raison précise et ma gorge qui se noue subitement.

Tous ces moments où j'ai besoin de quelqu'un à côté de moi que je n'ai pas, quelqu'un qui puisse tout admettre, tout comprendre, et être là toujours pour moi. Autant de requis que je n'ai pas trouvées réunis en une seule personne. Et le seul qui pouvait comprendre une part non négligeable de moi m'a tellement blessée que je n'ose plus lui adresser la parole. Lui dont maman me disait depuis le début qu'il était bien, certes, mais clairement instable, et que je ne devais pas trop m'accrocher. Lui qui a réussi à me faire angoisser et pleurer à la fin de toutes nos dernières discussions. Lui sur qui j'ai tiré un trait. Et ça fait mal.

Mais le seul qui admet sans critiquer, le seul dont l'épaule ou le sourire sont là pour moi quand j'en ai besoin, ne m'a pas encore lâchée, ne le fera pas. Le seul que ça me ferait vraiment mal de perdre. Lui pour qui je pourrais pleurer des semaines entières s'il me laissait sans raison. Lui qui a été à côté de moi depuis le début, à chaque fois. Lui à qui j'aurais pu ne plus parler plusieurs fois, si on n'avait pas tout remis à plat. Lui à qui je tiens plus qu'à beaucoup. Et qui le sait. Lui qui arrive à me faire me sentir bien même quand ça va pas, qui me fait sourire quand je pleure, me détendre quand je suis crispée et que personne ne peut m'apaiser.


En fait je crois que je ne pourrai jamais cesser d'écrire, ça fait trop de bien. Ca ne remplacera jamais un sourire sincère et des bras protecteurs, mais inversement. Un endroit où vider sa peine, et son bonheur. Le bonheur, ça peut étouffer quand on le garde pour soi, ça peut s'estomper si on n'en garde pas la trace. Alors j'écris, j'écris, et peut-être que dans des années, quand ça n'ira vraiment pas, je sourirai en relisant les errances de mes jeunes années. Ou que mes neveux et mes nièces riront sous cape en me regardant, parce qu'ils seront tombés là-dessus.

On verra, en attendant je vis maintenant, avec mes mal-être et mes petites joies, mes crises de désespoir et mes bonheurs fulgurants. Et c'est sans doute mieux ainsi.
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