No one knows what it's like...
Période un peu bizarre, entre le concours qui approche, les révisions qui s'intensifient, et le stress qui pointe à nouveau le bout de son nez, puis toute la tête, sans considération, et tous ces bouts d'homme qui appa- raissent dans ma vie, l'un qui arrive un peu par hasard, sans plus, mais qui se greffe sur un manque de stabilité tel qu'il risque de tout flanquer par terre, un autre qui revient subitement alors que j'avais réussi à faire ma vie sans lui, qui me reparle de temps en temps, comme pour s'assurer que le poison qu'il distille dans mes veines est toujours efficace, qui réussit à chaque fois l'exploit de me rendre malade, qui revient uniquement pour me faire douter, semble-t-il, qui me rend folle d'indécision, qui me fait pleurer sans le savoir, que je voudrais tuer et prendre dans mes bras en même temps, que je ne comprends pas et que je voudrais comprendre ou voir complètement en dehors de ma vie, lui qui, si je ne me fixe que sur le côté positif, me fait me rendre compte d'à quel point je peux compter sur toi, et ça fait du bien.
Sensation d'être un peu perdue, une fois de plus, les bons souvenirs toujours présents mais comme entachés d'une réalité qui apparaît, progressivement un nouveau point de vue s'impose, jusqu'à cacher l'idée première, au fur et à mesure, comme une feuille encore vierge et qu'on croit blanche, pure, heureuse, qui soudain se met à se charger de taches colorées, quand le fixateur commence à agir, et que le photo finit par se révéler instant après instant, couche après couche, détail après détail. Comme si ce bonheur était... pas immérité, mais irréel. Comme si ce n'était qu'un mensonge de plus qui m'avait rendu le sourire. Comme si ces moments qui m'ont fait revivre étaient une couche de vernis qui me cachait une réalité plus profonde quoiqu'indiscernable encore, mais un vernis qui ne pouvait s'écailler qu'à mon contact, qui sans m'avoir éveillée au soleil n'auraient jamais révélé la vraie nature d'une réalité qui sans se cacher ne se montrait pas. Idée un peu douloureuse, incompréhensible pour l'autre, cet autre si différent qu'on en vient même à se demander ce qui nous a fait nous rencontrer, peut-être une part de fascination pour ce que je ne suis pas et ne serai jamais, je l'espère, mêlée d'une part de répulsion qui apparaît soudain, gâchant la beauté, la luminosité de ce que j'imaginais peut-être. Ou pas.
Je ne suis pas sûre de bien comprendre, la meilleure solution est sans doute de rester dans mes rêves, loin de la boue réelle, en ouvrant les yeux sur quelques parcelles du monde, les moins laides, les plus conformes à ce que ma réalité voudrait être. Pourtant, fermer les yeux la plupart du temps, solution lâche. Est-ce que ce n'est pas plus beau, plus noble, plus grand, de les garder grands ouverts sur la réalité ? Je me demande si prétendre qu'on peut regarder l'horreur, le monde, la vie, n'importe quoi à chaque instant, sans flancher, ce n'est pas un mensonge, de l'orgueil mal placé, un jeu dangereux, une forme de jeu de l'esprit, une perversion suprême. Ou pas.
Sensation d'être un peu perdue, une fois de plus, les bons souvenirs toujours présents mais comme entachés d'une réalité qui apparaît, progressivement un nouveau point de vue s'impose, jusqu'à cacher l'idée première, au fur et à mesure, comme une feuille encore vierge et qu'on croit blanche, pure, heureuse, qui soudain se met à se charger de taches colorées, quand le fixateur commence à agir, et que le photo finit par se révéler instant après instant, couche après couche, détail après détail. Comme si ce bonheur était... pas immérité, mais irréel. Comme si ce n'était qu'un mensonge de plus qui m'avait rendu le sourire. Comme si ces moments qui m'ont fait revivre étaient une couche de vernis qui me cachait une réalité plus profonde quoiqu'indiscernable encore, mais un vernis qui ne pouvait s'écailler qu'à mon contact, qui sans m'avoir éveillée au soleil n'auraient jamais révélé la vraie nature d'une réalité qui sans se cacher ne se montrait pas. Idée un peu douloureuse, incompréhensible pour l'autre, cet autre si différent qu'on en vient même à se demander ce qui nous a fait nous rencontrer, peut-être une part de fascination pour ce que je ne suis pas et ne serai jamais, je l'espère, mêlée d'une part de répulsion qui apparaît soudain, gâchant la beauté, la luminosité de ce que j'imaginais peut-être. Ou pas.
Je ne suis pas sûre de bien comprendre, la meilleure solution est sans doute de rester dans mes rêves, loin de la boue réelle, en ouvrant les yeux sur quelques parcelles du monde, les moins laides, les plus conformes à ce que ma réalité voudrait être. Pourtant, fermer les yeux la plupart du temps, solution lâche. Est-ce que ce n'est pas plus beau, plus noble, plus grand, de les garder grands ouverts sur la réalité ? Je me demande si prétendre qu'on peut regarder l'horreur, le monde, la vie, n'importe quoi à chaque instant, sans flancher, ce n'est pas un mensonge, de l'orgueil mal placé, un jeu dangereux, une forme de jeu de l'esprit, une perversion suprême. Ou pas.