Intense désespoir, crise de mal-être, honnêteté intellectuelle, élève de prépa ?
JE HAIS LES VACANCES
Pourquoi les profs ne comprennent-ils pas que pendant les vacances, à défaut de se reposer, on doit pouvoir faire le travail de fond qu'on n'a pas le temps de faire pendant les cours ?
Qu'on doit avoir le temps de lire, de lire, de lire encore et toujours, de s'avancer dans les théories critiques, dans les bouquins d'histoire, dans l'apprentissage de vocabulaire, de pouvoir continuer à augmenter le nombre de bouquins de philo et de littérature fichés ... ?
Pourquoi ne nous laissent-ils pas respirer ? Pourquoi est-ce que, en ne comptant que le travail écrit des versions avec les horaires du concours, j'en ai déjà pour quarante longues heures ?
Pourquoi ?
Pourquoi ce système cruel, inadapté à cette fin de l'enfance que nous vivons encore malgré tout, pourquoi nous plonger si tôt le nez dans la boue du travail ?
Pour devenir cette "élite" qu'on nous vante tellement ? Mais à quoi bon ?
Seule une minorité de 75 privilégiés y accèderont ... et les autres se seront certes formé mais surtout desséché l'esprit pendant deux voire trois ans sans sortir, sans dormir, sans vivre.
VIVRE.
Bonheur inconnu, ou plutôt oublié. Oublié par un enfoncement continuel dans un monde de papier jauni et d'encre.
Oublié par des milliers d'élèves. Enfin "des milliers" ... un millier et des poussières, Monsieur le secrétaire du concours ?
Un millier et des cacahouètes d'élèves de prépa littéraire qui perdent leur âme et leur jeunesse dans cette prison pas même dorée ...
Cette prison dont on ne nous libère que pour rentrer dans un bourbier bien pire, et inadaptés désormais au monde extérieur de la vacuité intellectuelle ...
Comment survivre ailleurs que dans ce cocon qui nous entoure malgré nous, malgré tout ?
PRÉPA.
PRÉPA.
PRÉPA.
