KO libérateur.

Publié le par Pattes


Et pourtant, Red gagne, encore une fois. Parce qu'elle est tellement heureuse de pouvoir penser qu'elle s'est trompée. Qu'il y a une excellente raison à tout ça. Ou pas. Parce qu'elle donnerait beaucoup pour s'entendre dire qu'on n'a qu'à faire comme si rien ne s'était passé, et qu'on continue comme avant.

Et elle continuerait à sourire. Parce qu'elle aime bien ça, sourire. Et puis bon, sous le soleil et ses cheveux rouges, c'est plus joli, un sourire, que des yeux embués.

Peut-être qu'elle attend juste un petit mot, parce que c'est trop dur pour elle, ce soir, encore, d'essayer de faire le premier pas ? Peut-être que... je ne sais pas, une photo, un sourire, n'importe quoi, toutes ces idées sont mauvaises, la seule bonne, c'est celle qui pourrait être réalisée, quelle qu'elle soit, peut-être que cette idée pourrait tout changer. Tout faire redevenir comme avant.

Avant quand c'était bien. Qu'elle souriait tous les matins, bêtement, oui, elle assume. Parce qu'elle aimait bien. Peut-être que... non c'est sûr, si elle était plus en forme aujourd'hui, ce soir elle prendrait le clavier, et elle essaierait de comprendre. De mettre à plat. Mais elle n'a pas la force pour le faire, aujourd'hui, il sera peut-être trop tard demain. C'est moche, elle le trouve aussi, oui. Mais c'est comme ça, la vie n'attend pas toujours.

Elle est tellement prête à oublier et à sourire à nouveau, pourtant. Et continuer à parler de tout, de rien, de livres, de thé. Elle aimait ça. Vraiment, hein. C'est un peu bête qu'elle se brusque aussi vite. Pas qu'elle se brusque, en fait. Qu'elle se replie, plutôt.

Parce qu'elle a déjà eu mal, et que du coup, quand le moment est incertain, elle n'a pas de carapace assez forte pour rester ouverte devant les possibles. Parce qu'elle n'est toujours qu'une petite fille qui a un peu peur, des autres, d'elle, d'être heureuse. Elle a trop peur d'avoir mal à nouveau, alors elle se cache derrière un paravent.

Mais elle n'attend qu'une chose, c'est qu'on vienne la voir, la prendre par le bras, et l'en déloger avec un sourire. Important, le sourire. Plus que tout, peut-être. Plus qu'un geste, sans doute. Plus qu'une couleur de cheveux, qu'une odeur, sûr.

Mais peut-être que le paravent est trop bien caché pour qu'on comprenne qu'il faut venir la chercher. Ce serait dommage. Et douloureux. Alors pour tenter de conjurer le sort, elle écrit ces mots ce soir. En espérant qu'il les verra. Et que demain, à nouveau, elle sourira.

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