Moi j'dis ...

Publié le par Pattes

C'est quand même complètement artificiel, ce concept de blog.

Ceux qui me lisent, sauf erreur de ma part, sont des gens que je connais, à qui je parle plus ou moins régulièrement, et qui donc savent déjà plus ou moins comment je vais, et me disent ce qu'ils pensent de visu ou de msn-u.

Donc en théorie, ils ont pas besoin de me lire pour me comprendre et au moins pour avoir de mes nouvelles. Et du même coup, ils répondent pas sur le blog, quand quelque chose est écrit pour eux, mais me le disent ou me le font comprendre en face.

Bon, y'a le cas de toi, que je vois pas en vrai, et à qui je ne parle plus, qui me lis, je le sais, qui laisses des messages parfois, là effectivement sans ce blog tu me perdrais complètement de vue, alors que moi je devines plus ou moins comment tu vas, plutôt moins que plus, d'ailleurs, je sais que je devrais pas le dire, ou pet-être que si, mais tu me manques, quand même ...

Ca m'a fait un coup, de te voir en ligne l'autre jour, j'ai pas osé venir te parler, au cas où tu voulais pas, j'ai attendu devant l'écran en me demandant quoi faire, mais en fait juste te voir là, ça m'a mise de bonne humeur. Alors même si on se parle plus, j'espère que ça va, que tu continues à rire en voyant un arbre, à te déguiser quand tu vas te balader dans la ville avec le groupe de fous qui composent tes amis, et tout le reste.

Mais tu restes un cas particulier, sauf que quand je vois mon nombre de lecteurs, je reste perplexe. En réfléchissant, je suis sûre que mmmh une personne me lit régulièrement, une assez régulièrement je suppose, deux de temps en temps, une plus du tout, une je sais pas trop, mais c'est tout. Bah tout ça, ça fait pas mon compte.

Y'a curieusement plus de gens que ça qui passent ici tous les jours. Du coup, parfois je me demande qui vous êtes. Ou alors c'est une vaste mascarade, une seule personne avec plein d'IPs différentes, qui s'amuse à passer et à repasser. Un peu puéril. Donc si ça se trouve, y'a vraiment du monde qui passe me lire ? J'ai du mal à comprendre, enfin pourquoi pas.

Ca doit tenir à cette part de voyeurisme en chacun de nous, si on se connaît pas. Nan parce que sinon, je comprends le truc, hein, on se connaît, mais je sais que j'écris pas comme je suis. Dans la vraie vie, je fais plus solide, devant les gens. Je bluffe, ça fait dix-huit ans que je m'entraîne, je sais faire, maintenant. Alors qu'en vrai je suis pas si forte. Enfin.

Alors que si on se connaît pas, le coup du voyeurisme, ça se tient pour de vrai. Le même phénomène qui fait qu'on aime tous lire les histoires des autres, quoi qu'ils racontent, et encore plus si c'est quelqu'un qui passe sa vie en partie à râler et en partie à exulter. Parce que la plupart des gens ne font pas que l'un ou que l'autre, on est tous des mélanges bizarres, comme les fées, qui changent de sentiments souvent parce qu'elles sont trop petites pour en éprouver deux à la fois.

Quelqu'un qui râle, c'est pratique, ça fait du bien, on se trouve toujours plus heureux. Sisi, moi aussi je le fais, j'avoue. J'aime bien lire les blogs des gens malheureux et qui parlent d'eux, parce que je me dis que ma vie, elle est bien, en fait. Même si ce plaisir se mêle toujours d'une sorte de honte à les regarder pleurer, et à chouiner moi-même dans ces articles dépourvus de sens, alors qu'en fait, si on fait la somme de tout, ça va plutôt bien.

Et quelqu'un heureux, c'est bien aussi, d'abord on se dit qu'au moins y'a quelqu'un qui est content. Pis bizarrement ou pas, quand on est heureux on dégage un truc, je sais pas trop quoi, qui rend un peu heureux les autres, parfois. Ca vaut le coup d'essayer de lire, même si c'est du bonheur en jaune et rouge et bleu et vert et toutes les couleurs. Même si parfois le bonheur c'est plus bleu pastel que orange stabilo®.

Enfin c'est mieux quand c'est bien écrit, tout ça. Je suis pas sûre de savoir écrire bien. Mais ça compte pas, puisque personne que je ne connais pas n'est censé me lire. Et que même si c'est le cas, c'est pas grave. Après tout, moi aussi je lis des blogs que je trouve plutôt moyens, de temps en temps, juste pour me plonger dans ce bain constant et tiède de je-vais-bien-je-vais-mal, et pour en ressortir un peu plus en forme.

Ou peut-être pas. Ce texte est sans queue ni tête, je ne sais plus ce que je voulais y dire, je ne sais même pas si je voulais dire quelque chose en parti- culier. Parce qu'en fin de compte, c'est surtout pour moi, que j'écris. C'est pas beau de dire ça, faut toujours faire semblant d'avoir un but noble dans la vie, mais j'ai pas envie.

Pourtant, en vrai, j'écris aussi pour deux personnes, ici. Ma ptite soeur parce que je l'aime, et toi parce que je t'aime, et que ça se dit pas en face, cu- rieusement les mots passent plus là, alors que bon, si on regarde la réalité droit dans les yeux, sisi je t'aime, très beaucoup, grand comme ça, même. Mais ça prend peut-être plus de valeur si on le dit pas trop souvent même si on le sait, qu'on s'aime.

Et si je m'obstine à le répéter tant de fois ici, qu'on s'aime, c'est peut-être parce que ça me fait un peu peur. Je connaissais personne avec qui je suis aussi bien, avant. Je crois qu'en fin de compte, la vie plus tard, à deux, en bossant, ça me plaira. Reste à trouver avec qui la faire, mais ce n'est qu'un détail, pour l'instant, je préfère apprendre à en savourer les petits plaisirs sans les inconvénients, c'est un des immenses avantages de l'amitié.

Tu sais, si, j'ai peur, hein, c'est pas une blague quand je le dis, déjà on va se voir moins ces prochains temps, c'est toi qui l'as dit hier, pis après, comme t'es parti plus loin, ça va être plus compliqué, faudra qu'on fixe des occa- sions, des moments précis, je pourrai plus débarquer comme ça un peu n'importe quand en fonction de nos emplois du temps respectifs, quand
un de nous deux en a besoin ou envie.

Pis après tu vas partir encore plus loin, là-bas avec de l'eau entre nous, je sais que normalement, l'amitié quand elle est réelle supporte la distance, piapiapia, mais si on a besoin de se parler en vrai, de se voir, de se consoler, de rire ensemble? Ouais, y'a le téléphone, enfin skype, la caméra aussi, on fera semblant. Mais c'est pas en vrai, y'aura pas ton odeur, ta voix naturelle ou pas naturelle, mais celle qui est pas déformée par l'ordinateur, tes bras pour pleurer le cas échéant.

Les moments importants dans ma vie, je vais te dire, j'ai envie/besoin que tu y sois présent. Je veux pas les vivre, les apprécier ou les affronter sans toi. Oh y'a encore le temps, mais quand même. Ca me fait un peu peur de savoir que tu seras loin. Mais le chalet est toujours la dans ma tête, promets-moi qu'un jour on sera dedans avec tes gamins auprès du feu.

Tu crois que si je l'écris au lieu de le penser, ça a plus de chances d'arriver ? Mais on dit que faut pas raconter ses rêves, sinon ils se réaliseront jamais. M'en fiche de ça, en fait, c'est pas un rêve, c'est une réalité future, même si c'est pas dans un chalet, ça sera dans un appart, ce qui compte c'est les gens pas le décor. Je dis ça, je dis ça, n'empêche j'espère que c'est vrai, et qu'on s'aimera toujours autant plus tard. J'ai déjà été trop déçue par trop d'amitiés.

Ptet que c'était pas des vraies amitiés aussi. Nous on a lutté, quand même, pour la construire et la garder vivante au delà de nos silences, des non-dits qui manquent de tout briser, de tout le reste, cette amitié. On a réussi à revenir de toutes les blessures qui auraient pu la tuer, elles ont plutôt bien cicatrisé, ça devrait marcher dans le futur, si on continue à régler les pro- blèmes qui se présentent au fur et à mesure. Moi j'y crois en tout cas.

Je sais plus trop ce que je dis, je sais pas si j'ai dit ce que j'avais prévu au début, je sais même pas si j'avais prévu quelque chose de précis au début, j'ai écrit tout d'un fil, comme ça, piouf, j'ai pas envie de me relire, alors que d'habitude, je relis, je sens les mots qui ne vont pas, je pourlèche le tout, j'ajuste, je lisse, jusqu'à ce que les mots m'agressent moins, même si je suis la seule à les voir bouger, me sourire, se tordre, pleurer ...

Ptet que je suis folle. J'en sais trop rien, c'est banal ou pas de ressentir les mots ? De toute façon, je vais y aller, j'ai des trucs à faire. Genre vérifier qu'un "poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir". Ouaip, c'est Char qui l'a dit, ça doit être vrai. Quoique ... Mallarmé a pas dit pareil, alors je sais pas. J'aime ça, les lettres, en fait.

Je suis rien qu'une singin' literature freak. Doublée d'une vraie gamine qu'ar- rive pas toujours à mûrir, mais qui grandit peu à peu, quand même. Avec un grand sourire et des bisous pour ceux qui m'y aident, même si parfois ils le savent même pas. Et encore autant pour les petites feuilles dans ma vie, vertes, jaunes et rouges, qui sont parsemées au fil du temps, mais appa- raissent de plus en plus souvent, en ce moment. Et j'aime ça.

J'espère que la vie, c'est un truc chouette, en fait. On verra. Plus tard, quand je serai grande. Pour le moment, je vais prendre un chocolat chaud, la chan- son de la Belle et la Bête, un oreiller, merci. Et des dossiers de français sur la poésie et ses problématiques, et mon portable allumé pour attendre ton coup de fil. Comme ça je suis parée pour attendre le futur.
***

Publié dans Gouzi gouzi (vrac)

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P
Je sais pas si c'est rassurant pour moi, tout ça ^^' Mais merci ;)
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L
Au moment où j'ai créé mon blog, j'ai fait un tour sur l'annuaire, et c'est comme ça que j'ai découvert le tien. ^^ J'en avais relevé plein, mais c'est le seul que j'ai continué à suivre régulièrement, et que j'ai rattrapé.Pourquoi ? C'est une bonne question. ^^" Disons que c'est pas déplaisant de se remémorer de cette manière les joies de la prépa. Et puis, tu écris bien, je trouve.Je me retrouve dans pas mal de tes doutes et angoisses, et c'est rassurant de se dire que de parfaits inconnus ressentent aussi ce genre de choses.Bonne continuation, en tout cas. =)
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P
Des brêves de Khâgne, je n'en fais plus tant que ça, parce que j'ai l'impression de saturer. Mais j'ai toujours en réserve des perles de mon prof de latin, des phrases justes de mon prof de français, des critiques à faire sur ses  gilets zippés informes ... J'en mettrai plus souvent, alors ^^
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C
Je crois que je suis tombée sur ton blog en cherchant qqch sur la khâgne, pare que je suis une ancienne khâgneuse. Ou peut-être pas. je ne me souviens plus. C'était en septembre. Depuis, je viens régulièrement en espérant parfois me délecter de brèves de khâgne. Il n'y en  a pas tant que ça, mais je reviens quand même... par voyeurisme sans doute...En tout cas c'est vrai que comme je ne fais pas partie de ce qui te connaissent en vrai, je ne comprends pas rtout !Je n'ai jamais laissé de message, mais cet article était loccasion ou jamais, j'imagine !
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E
Si tu veux mais pas en hébreu parce que j'ai un peu de mal :pBonne nuit^^
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