Du juste milieu quand la vie se rappelle subitement à nous ...

Publié le par Pattes

C'est dur, quand quelqu'un a besoin de vous et que vous ne pouvez rien faire.

Dur, parce que lui, on ne le connaît que depuis deux semaines ... C'est largement suffisant pour qu'on soit effondrés quand il nous raconte ça, que ça nous rende malades pour lui, qu'on pleure en y pensant, mais trop court pour qu'on puisse être réellement efficaces. On arrive encore à le faire rire, à lui faire dire des bêtises, mais on ne connaît rien de sa situation, en fin de compte.

Lily, je la connais depuis l'année dernière, je sais un tas de trucs sur elle, ce qu'elle pense de sujets divers, son enfance, ses relations avec ses parents ... ses cousins, ses fous rires, son canard, un peu tout, un peu rien. Mais en tout cas assez pour gérer un problème subit le cas échéant.
Erwan, déjà moins. Un an de "vie commune" aussi, mais moins de délires, moins de contacts. Moins de potins de filles (et pour cause), de râleries sur sa vie familiale, moins de tout, en fait ...

Et lui, rien. Il a une soeur, c'est tout ce que je sais. C'est peu, pour l'aider. On le sort, on essaie de le faire "oublier", pour autant qu'il le puisse, pendant un moment. Mais ça n'est jamais suffisant dans ces cas-là. On a beau lui dire que s'il a besoin de quoi que ce soit, il n'a qu'à demander ; que s'il a besoin de parler, il n'hésite pas à appeller à n'importe quelle heure du jour et de la nuit ; que ... que tout ce qu'on dit dans ces cas-là, si vrai que ce soit, ça change quoi, au final ?
Peut-être que ça serait pire pour lui sans les trois fous furieux que nous sommes pour le soutenir, peut-être que s'il n'avait personne dans la classe, ce serait affreux. Peut-être. Mais on se sent tellement impuissants.

On voudrait lui dire vraiment ce qu'on ressent, le prendre dans nos bras pour lui faire passer tous nos sentiments, toutes nos pensées, toute notre affection, trouver les mots justes pour le soutenir, l'aider, le réconforter, le ... on l'aime, quoi.

Et nous on se plaint, parce qu'on est inquiets, parce qu'en si peu de temps on tient déjà beaucoup à lui, en oubliant un peu, paradoxalement, que celui qui va vraiment mal, c'est lui. Alors qu'on se doit, pour lui, d'être forts. D'être disponibles, compréhensifs, à l'écoute, mais aussi amusants, détendants, nous-mêmes simplement.
Trouver le juste milieu entre le soutenir vraiment, et ne pas l'étouffer. Lui faire comprendre qu'on est là, sans lui rappeler sans cesse ce qu'il veut oublier.



On t'aime, honey, n'oublie jamais ça. Tiens bon.

Publié dans ¡ Prépa pawaaa !

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